- récif
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• 1688; esp. arrecife, de l'ar. ar-rasîf « chaussée, levée, digue »♦ Rocher ou groupe de rochers à fleur d'eau, dans la mer. ⇒ 1. brisant, écueil. Haut-fond semé de récifs. « Des récifs par bâbord ! » (Loti). Faire naufrage sur un récif. Récif de corail. — Géogr. Récif frangeant, formé d'un banc corallien accolé à la côte. — Récif-barrière, qui s'allonge parallèlement à la terre, à une certaine distance.Synonymes :- brisant- écueilrécifn. m. Rocher ou ensemble de rochers à fleur d'eau dans la mer.|| GEOGR Récif frangeant, récif-barrière: V. encycl. ci-après.Encycl. Les récifs coralliens résultent de l'accumulation d'algues calcaires, d'huîtres, de coraux, etc. On distingue trois formes: le récif-barrière, situé à une certaine distance du rivage; le récif frangeant, fixé au littoral; l' atoll.⇒RÉCIF, subst. masc.Rocher ou groupe de rochers affleurant à la surface de l'eau au voisinage des côtes. Synon. brisant, écueil. Récif de corail; heurter un récif; s'échouer, faire naufrage sur un récif; donner contre un récif. L'océan tous les jours me dévore un navire; Un récif, près du bord, de sa pointe déchire Leurs flancs doublés de cuivre et leur quille de fer (GAUTIER, Comédie mort, 1838, p. 6). La cange glisse lentement, en éraillant avec bruit ses parois contre la tête des récifs; elle se balance comme indécise, recule quelquefois en talonnant contre un bloc, reprend sa marche pénible et triomphe enfin de l'obstacle (DU CAMP, Nil, 1854, p. 123).♦ Au fig. ou p. métaph. Les récifs de l'orthographe. Toutes ses vertus, tous ses mérites, tout son esprit, tout son charme (...) ont échoué constamment sur les récifs d'une destinée revêche (GOBINEAU, Pléiades, 1874, p. 299). Les deux amis tâchaient à retrouver leur chemin parmi les archipels de bouquins, les promontoires de papier, les récifs de brochures (DUHAMEL, Cécile, 1938, p. 88).— GÉOL. ,,Masse construite par des coraux dans les eaux chaudes et claires; ce sont les récifs coralliens situés soit en bord de côte (récif frangeant), soit plus au large (récif barrière), et pouvant encercler une île dont la lente submersion peut conduire à la formation d'un atoll (anneau récifal entourant un lagon)`` (FOUC.-RAOULT Géol. 1980).Prononc. et Orth.:[
]. Ac. 1762: ressif; 1798: récif ou ressif; 1835, 1878: récif, rescif, ressif; id. ds LITTRÉ; Ac. 1935: récif; id. ds ROB., Lar. Lang. fr. Étymol. et Hist. 1. a) 1688 ressif « rocher ou groupe de rochers à fleur d'eau » (A. O. OEXMELIN, Hist. des Avanturiers qui se sont signalez dans les Indes [occidentales], t. 1, p. 232 ds BOULAN, p. 85); 1721 recif (Trév.); b) 1869 récif-barrière (LITTRÉ); 1875 récif bordure, récif de corail (Ch. DARWIN, Voyage d'un naturaliste, trad. par E. Barbier, chap. XX, p. 496); 1883 récif corallien (LAPPARENT, Traité de géol., p. 348); 1888 récif frangeant (Gde Encyclop. t. 4, p. 469, s.v. atoll); 2. 1831 fig. « obstacle, écueil » (HUGO, Feuilles automne, p. 781). Empr. soit à l'esp. arrecife « récif » (1498 ds COR.; d'abord arracife « chaussée, chemin empierré » ca 1280, ibid.) lui-même empr. à l'ar. ar-
(ar-, art. déf. al- assimilé devant r;
« chaussée, levée pratiquée au bord d'une rivière, digue, quai, trottoir », dér. du verbe
« paver »), soit, d'apr. COR., au port. recife, de même orig. que l'esp. En port., le mot est att. dep. 1258 comme topon. sous la forme Arracefe, en 1507 arrecife « digue, môle, quai », au XVIe s. arrecife, et par aphérèse recife « récif » (cf. MACH.). Aux sens 1 b, prob. trad. de l'angl. coral reef (1745 coral riff ds NED), barrier-reef (1805, ibid.) et fringing-reef (1845, ibid.). Fréq. abs. littér.:262. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 254, b) 643; XXe s.: a) 318, b) 361.
DÉR. Récifal, -ale, -aux, adj., géol. Qui se rapporte aux récifs coralliens. Origine, région récifale; calcaires, coraux, organismes récifaux. Ce terme [les récifs de « coraux »] est employé usuellement pour désigner tous les anthozoaires à squelette calcaire qui font partie des formations récifales (J.-M. PÉRÈS, Vie océan, 1966, p. 136). — [], plur. masc. [-o]. — 1re attest. 1908 (VIDAL DE LA BL., Tabl. géogr. Fr., p. 68); de récif, suff. -al.
récif [ʀesif] n. m.ÉTYM. 1688; esp. arrecife; arabe ǎr-rǎsīf « chaussée, levée, digue ».➪ tableau Mots français d'origine arabe.❖1 Rocher ou groupe de rochers à fleur d'eau, dans la mer. ⇒ Brisant, écueil. || Haut-fond semé de récifs (→ Échouer, cit. 1). || Faire naufrage sur un récif, sur des récifs. || Récif de corail. ⇒ Banc.0 Maintenant, il a très bien vu ces brisants et ce corail, et, en se penchant un peu dans le vide, il crie pour ceux qui sont en bas : « Des récifs par babord ! »Loti, Mon frère Yves, LXXXII.♦ (Déb. XXe). Géogr. || Récif frangeant, formé d'un banc corallien accolé à la côte. — (1869). || Récif-barrière, qui s'allonge parallèlement à la terre, à une distance assez considérable de celle-ci.2 (Déb. XXe). Par métaphore ou fig. Difficulté, obstacle, danger. || Le gouvernement saura maintenir ferme le cap, et éviter tous les récifs.❖DÉR. Récifal.
Encyclopédie Universelle. 2012.